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Coopérative de Boisseaux.
Une logique d'adaptation ou de rupture pour l'agriculture ?

Lors de l'assemblée générale de la coopérative de Boisseaux, deux sociologues ont présenté une étude sur la perception des changements dans le métier d'agriculteur.

La coopérative de Boisseaux tenait son assemblée générale le mardi 10 décembre à la salle des fêtes d'Andonville. Une réunion marquée par l'intervention de deux sociologues : Christèle Assegond et Nadine Michau. Dans le cadre de l'appel à projets d'intérêt régional, une initiative du Conseil régional, les deux femmes ont démarré en 2011 une enquête sociologique et anthropologique de l'agriculture en Région Centre.

Leur méthode repose sur trois piliers : des entretiens individuels avec une centaine d'agriculteurs (céréaliers, arboriculteurs, maraichers, viticulteurs et horticulteurs), des observations et des enquêtes filmiques. Tout ce travail, qui sera achevé d'ici la fin de l'année 2014, débouchera sur la rédaction d'un rapport et la réalisation d'un film documentaire.

Comme l'a indiqué Christèle Assegond, le documentaire pose la question suivante : « Comment les agriculteurs perçoivent-ils l'innovation et les changements inhérents à leur métier ? » La sociologue a ajouté : « On a un territoire à fortes tensions : une zone périurbaine avec des conflits d'usage. Quel est le développement futur des territoires ruraux ? » Pour l'instant, il n'y a pas de réponse.

« L'innovation se trouve au coeur des stratégies individuelles et collectives. Un processus silencieux. D'où un décalage entre la perception des élus et du grand public et la réalité. » Si le développement durable semble unanimement admis, « quelle définition en donne-t-on ? » s'est interrogée la sociologue.

Un point de crispation

Autres points de l'étude : une maîtrise des évolutions technologiques, l'importance de la formation initiale et continue, un questionnement autour du foncier et de la transmission, un sentiment d'isolement dans le travail avec, pour corollaire, des interrogations sur la façon de partager et de mutualiser.

Quid des normes ? « Un point de crispation » a expliqué Christèle Assegond. Une agricultrice témoigne en ces termes : « On voit que les règles ont été édictées par des gens qui travaillent dans des bureaux. » Face à cela, logique d'adaptation ou de rupture ? « Il n'y a pas de réponse globale » a indiqué la sociologue. Les professionnels cherchent à obtenir des réponses auprès d'un certain nombre de référents : médias, organisations professionnelles agricoles, coopératives, etc. « Le monde agricole n'est pas isolé dans ces questionnements : les artisans ont les mêmes. »

L'utilité sociale du métier

Les changements imposés par la réglementation suscitent deux types de réactions. « Dans le premier cas, les agriculteurs disent disposer d'une faible marge de manoeuvre et l'injonction au changement est vécue comme un facteur déstabilisant. Conséquence : un sentiment de dépendance vis-à-vis des décideurs politiques, des autorités administratives et des conseillers. » D'où un isolement professionnel.

Second schéma : « Le changement est perçu comme une opportunité, un moyen de retrouver une part d'autonomie. L'innovation consiste à anticiper les changements. Un scenario qui permet de se penser comme producteur. »

Selon un sondage, l'agriculture est la deuxième profession la plus heureuse derrière les cadres de la fonction publique ! Les agriculteurs mettent en avant l'utilité sociale de leur métier. Autre point de satisfaction : les trois quarts des Français ont une image positive de l'agriculture. De quoi ôter bien des complexes !


Dans la version papier de notre édition du 20 décembre 2013, découvrez le bilan chiffré de la coopérative de Boisseaux : chiffre d'affaires 2012-2013, volume des collectes en 2012, activité approvisionnements, etc.

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