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Enseignement
Des lycéens futurs chefs d'exploitation

Au lycée agricole privé Sully, une journée dédiée à l'installation et aux métiers agricoles a été organisée vendredi 12 janvier en partenariat avec les JA, l'Anefa IDF* et Être agriculteur en Île-de-France.

«Quel adjectif auriez-vous envie d'utiliser pour qualifier l'agriculture francilienne ? » Dans la salle de classe du lycée agricole privé Sully, à Magnanville (Yvelines), ils sont une cinquantaine d'élèves à participer au Forum de l'installation et des métiers, ce vendredi 12 janvier.

Avec sa première question, Matthieu Fricou, animateur installation régionale (AIR) chez Jeunes agriculteurs Île-de-France, n'a pas de mal à capter l'attention. « Excellente », « compétitive » sont les premiers mots qui fusent chez ces jeunes dont une partie est fille ou fils d'agriculteurs. « Diversifiée », « durable » poursuivent d'autres. « Disparition », « contraintes » complètent le tableau. Les élèves qui se sont présentés au tout début de l'intervention sont motivés et enthousiastes pour leur projet ; ils n'en demeurent pas moins réalistes. Matthieu Fricou approuve. Il enchaîne ensuite avec une présentation de l'agriculture francilienne. « Vous êtes nombreux à avoir des projets d'élevage. Pour le moment, 79 % des exploitations de la région sont dédiées aux grandes cultures, remarque-t-il. Notez aussi que la tendance à la diversification s'accroît d'année en année. Un agriculteur sur trois qui s'installe aujourd'hui a un double projet ».

Un projet cohérent

L'animateur présente ensuite les critères d'affiliation à la MSA. Surface minimum, temps de travail consacré à l'agriculture, revenus professionnels, différence entre l'installation à titre principal ou secondaire… Les élèves devront aussi maîtriser toutes ces informations administratives avant de s'engager. « Mais n'oubliez pas un point essentiel : il faut que votre projet professionnel soit cohérent avec votre projet de vie. L'agriculture est un métier très prenant. Il faut être sûr de soi », prévient-il. Autre mise en garde : « Prenez le temps de maîtriser tous les aspects de votre projet. Entre l'idée et l'installation proprement dite, il s'écoule en moyenne un an ». « Un an ! », s'exclament les jeunes dont on sent l'impatience. « Qu'est-ce que quelques mois quand on s'installe parfois pour cinquante ans ? », répond Matthieu Fricou avec sagesse. Avant d'expliquer qu'en cas de transmission, le cédant doit déclarer ses intentions quatre ans avant l'âge légal de la retraite, et trois ans avant le départ supposé.

La recherche du foncier et la détermination de la forme juridique de la structure font l'objet des points suivants. Viennent ensuite toutes les démarches à accomplir pour obtenir les autorisations d'exploitation. La diapositive suivante retient toute l'attention des élèves : il s'agit des aides à l'installation. « La Région Île-de-France fait plutôt partie des Régions les plus généreuses », souligne Matthieu Fricou, qui détaille les aides de base et leurs différentes modulations : agriculture biologique, projet avec valeur ajoutée, investissements. De quoi renforcer encore l'envie des futurs chefs d'exploitation. Sa présentation terminée, Matthieu Fricou laisse la place à quatre jeunes agriculteurs déjà installés, qui vont témoigner de leur parcours.

La journée se poursuit ensuite par un forum des métiers durant lequel des conseils sont dispensés par les intervenants de l’Anefa IDF*. Une trentaine d'anciens élèves du lycée sont également à disposition des élèves pour raconter leur expérience.


*Association pour l'emploi et la formation en agriculture d'Île-de-France.

 

Interview Murielle Guyard

« Les élèves sont motivés pour s'installer »

Murielle Guyard, enseignante au LEP Sully, à Magnanville (Yvelines).

Murielle Guyard a rejoint le lycée agricole privé Sully en 2010. Elle enseigne l'aménagement aux élèves de la filière Stav (Sciences et technologies de l'agronomie et du vivant) et l'agronomie aux élèves de BTS. Elle a co-organisé le Forum des métiers et de l'installation (voir ci-dessus).

Horizons : Quel bilan tirez-vous du Forum des métiers et de l'installation ?

Murielle Guyard : Pour ma collègue Imane Kellou, enseignante d'économie et de gestion agricole, co-organisatrice de l'événement, et moi-même, le bilan est positif. Le matin, une cinquantaine d'élèves a assisté à la présentation de Matthieu Fricou et aux échanges avec les agriculteurs. L'après-midi, toutes les classes, de la première au BTS, ont participé au job dating au Forum des métiers sous forme d'échanges avec les jeunes professionnels, anciens élèves du lycée. Après une première édition il y a quelques années, nous avons décidé de réorganiser cet événement car nos élèves sont en demande d'information. Nous allons certainement refaire une journée similaire l'année prochaine.

Quels sont les projets ou les idées d'installation de vos élèves ?

Pour commencer, notons qu'une proportion assez conséquente de nos élèves (50 sur 250) souhaiterait s'installer à plus ou moins long terme en agriculture. Ce sont des projets assez diversifiés (grandes cultures, élevages bovins laitiers, caprins, ovins). Certains envisagent de s'installer hors Île-de-France, dans les Vosges ou en Bretagne, et de démarrer un élevage. C'est une tendance de fond que j'observe depuis plusieurs années.

Quel est leur état d'esprit ?

Ils sont motivés… mais parfois indécis sur la manière de s'y prendre. Et surtout, la masse des démarches à accomplir les fait hésiter. Au point qu'ils sont nombreux à s'interroger sur la nécessité de faire un parcours aidé ou non aidé. Pour l'année prochaine, nous envisageons donc de faire venir en plus d'autres acteurs, tels que les banques, pour les informer et les aider sur la partie financement de leur projet.

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