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Le préfet de Loir-et-Cher à la rencontre du monde agricole

Xavier Pelletier, préfet de Loir-et-Cher, a rencontré les élus des syndicats FNSEA 41 et JA 41 lors d’une visite d’exploitation, lundi 18 décembre à Vallières-les-Grandes.

C’était une rencontre attendue de la part des représentants de l’agriculture du département de Loir-et-Cher. Lundi 18 décembre, Xavier Pelletier, préfet de Loir-et-Cher, a été à la rencontre des élus de la FNSEA et de JA de Loir-et-Cher, en présence d’Arnaud Bessé, président de la chambre d’Agriculture. Pendant un long moment, le préfet a visité l’élevage caprin de Sylvain Boiron à Vallières-les-Grandes. « Je suis très attaché au monde rural et à l’agriculture », a précisé Xavier Pelletier.

Valoriser le lait au bon prix

Durant la visite d’exploitation, Sylvain Boiron, éleveur caprin, a présenté son cheptel. « J’ai 150 chèvres sur l’exploitation », a-t-il mentionné. Issu de parents éleveurs bovins, son frère a repris l’élevage familial, tandis que de son côté Sylvain Boiron a décidé de reprendre une ferme à Vallières-les-Grandes. « Je me suis installé ici en Vallée du Cher, car nous sommes dans le cœur du bassin de production de l’appellation Selles-sur-Cher », explique l’éleveur au représentant de l’État. Même si actuellement les 1 000 litres de lait de chèvre sont vendus 900 euros, l’éleveur reste prudent : « Le prix du lait est à un bon prix, mais il ne faut surtout pas qu’il baisse au vu de la hausse des charges qui augmentent à côté ». Le préfet, en adéquation avec l’éleveur, a reconnu qu’il trouvait « insupportables toutes ces campagnes de la part des GMS avec des prix de vente cassés sur les produits agricoles ».

Des projets agricoles à venir

Nicolas Léger, aviculteur et secrétaire général du syndicat JA 41, a rappelé les sujets qui inquiètent les jeunes agriculteurs. « Nous avons eu des dossiers compliqués concernant l’installation de jeunes », a rappelé Nicolas Léger. Le préfet a tenu à préciser certains projets qu’il souhaite mettre en place prochainement sur le territoire : « Je veux que le Loir-et-Cher soit un département pilote en France sur de nombreux projets agricoles. Parmi l’un d’eux, je souhaite favoriser l’installation des jeunes par la location de terres avec option d’achat ».

D’autres sujets ont été notamment abordés, comme la gestion de la grippe aviaire. « On voit toujours autant de volailles des particuliers qui sont en plein air alors que nous sommes passés en risque élevé », a regretté Nicolas Léger.

Pression administrative

De même, François Germain, secrétaire général de la FNSEA 41, a abordé la question de l’agrivoltaïsme ou encore des dégâts de gibier. Des sujets pour lesquels le préfet a affirmé avoir « un œil attentif ».

Julien Verrier, céréalier à Chissay-en-Touraine, a évoqué le problème des semis de cet automne et les contrôles effectués par l’Office français de la biodiversité (OFB) : « Je voulais vous évoquer la pression administrative. Être contrôlé, c'est normal, on doit respecter des règles. Mais je demande juste un peu plus de compréhension et de souplesse de la part des contrôleurs, surtout vu le contexte de la météo actuelle. Nous aussi, on a un cœur ». Concernant les semis, Xavier Pelletier a adressé un message au ministère de l’Agriculture pour avoir le même dispositif qu’en Bretagne. « Cela ne me pose pas de problème que vous parliez avec le cœur, au contraire. Je suis à votre écoute dès que vous avez besoin. Pour avancer sur ces sujets, je vais avoir besoin de vous tous », a précisé le préfet.

Les contrôles des services sanitaires et environnementaux sont ressentis comme une pression par les agriculteurs alors que les situations personnelles et professionnelles sont mises à mal dans le contexte économique actuel. Les deux syndicats ont demandé un assouplissement des contrôles, avec une prise en considération des cas individuels, en se mettant en lien avec les associations existantes comme Aide Agri 41.

Les retards de semis

Les semis d’automne ont été mis à mal par les intempéries, et la couverture minimale des sols dans le cadre de la directive Nitrates n’a pas pu être respectée pour un grand nombre d’exploitations. La région a été reconnue en cas de force majeure. François Germain, secrétaire général de la FNSEA 41, en appelle au préfet : « Nous demandons une dérogation générale à la directive Nitrates et à la BCAE 6 qui en découle, sans démarche individuelle, afin de ne pas alourdir administrativement les retards de semis ».

Le renouvellement des générations

Le renouvellement des générations en agriculture a aussi été abordé. Nicolas Léger, secrétaire général de JA 41, s’inquiète entre autres des règles d’agrandissement excessif : « La suspension du délai d’instruction des dossiers à travers la loi Sempastous est un frein à l’installation, contraignant la transmission à des périodes complémentaires de plus de huit mois, ce qui engendre des frais supplémentaires insoutenables pour le nouvel installé ».

D’autres sujets ont également été abordés, comme les vols sur les exploitations, l’emploi en agriculture, la nécessité de faciliter l’accès à l’eau. Le préfet s’est montré à l’écoute des professionnels. Il s’agira maintenant de consolider les relations à travers des ­rendez-vous réguliers.

Un moment de convivialité a permis de clore la visite tout en nourrissant de riches échanges.

 

Sylvain Boiron, éleveur de chèvres et de moutons, premier vice-président de la FNSEA 41, revient sur les difficultés d’installation actuelles en production caprine : « Il n’y a pas de projet à moins de 100 000 euros aujourd’hui. Les prix ne suivent pas et l’agriculteur est toujours la variable d’ajustement. La filière rencontre également des problèmes de valorisation des chevreaux avec un manque de centres de collecte favorisant le transport ». Pour faciliter l’installation en agriculture, Xavier Pelletier, préfet de Loir-et-Cher, annonce sa stratégie pour lutter contre la déprise agricole : « Je souhaite faire du Loir-et-Cher un département pilote en montant une foncière agricole », précise-t-il.

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